Pouvez-vous nous dire comment vous en êtes venu à écrire
des Livres dont vous êtes le héros ? La passion des jeux... d'abord pour les échecs et divers
jeux de stratégie comme Diplomacy, puis pour les jeux de rôle, au début des
années 1980, à l'université. Mes études achevées, je suis allé frapper à la
porte d'un journal qui n'existe plus aujourd'hui : Jeux & Stratégie. J'y ai
écrit mes premiers articles dont un dossier dédié aux jeux de rôle. C'est cette
publication qui m'a valu d'être contacté par les éditions Gallimard, d'abord
pour écrire un livre sur les jeux de rôle et les livres dont vous êtes le héros,
puis une première série de livres-jeux (Défis et Sortilèges).
Etait-ce votre principale
activité à l'époque ? En viviez-vous ? J'ai travaillé pendant plusieurs années comme auteur,
mais pas d'une seule traite. Entre deux séries de livres dont vous êtes le
héros, j'ai beaucoup oeuvré comme journaliste, essentiellement en presse
informatique, comme free lance ou comme salarié. Quant à dire que mon activité
d'écrivain m'a permis de faire bouillir la marmite... tant que la collection se
vendait bien en nombre d'exemplaires (fin des années 1980), je vivais une
formidable aventure, même si mon travail d'auteur ne m'évitait pas quelques
périodes de vaches maigres. Par la suite, au début des années 1990, les livres
se vendaient moins bien. Je pense que l'avènement des jeux sur console y est
pour beaucoup (300 francs pour un jeu... 10 fois le prix d'un livre de poche!).
Avec le recul, que représente
pour vous cette période ? Une sacrée tranche de vie ! L'aventure des livres dont
vous êtes le héros m'a permis de "remplir ma bouteille". J'ai pu à la fois
satisfaire ma passion des jeux et mon désir d'écrire des livres. J'ai beaucoup
appris en faisant cela. J'ai aussi adoré les moments passés dans des écoles ou
des bibliothèques en compagnie de lecteurs de livres dont vous êtes le héros. Le
revers de la médaille ? Ecrire des livres est une activité plutôt solitaire et
l'on passe assez vite aux yeux des autres pour un gentil martien...
Jouiez-vous vous mêmes aux
autres LDVELH ? (et est-ce qu'il vous arrive d'y jouer encore, ainsi qu'aux jeux
de rôles ?) Les livres dont vous êtes le héros, j'en ai lu et joué
beaucoup avant d'en écrire et pendant que j'en écrivais (j'ai une préférence
pour les livres de Brennan ; la série Sortilèges m'a également tenu en haleine).
Cela dit, je n'en ai plus ouvert un depuis longtemps, excepté les miens que j'ai
adapté pour organiser des campagnes d'initiation au jeu de rôle. Je suis donc
"master" plutôt que joueur, essentiellement sur Donjons et Dragons et l'Appel de
Chtulhu, et c'est toujours avec plaisir que je fais découvrir les jeux de rôle.
Sinon, je pratique bon nombre de "board games" : Diplomacy, Civilisation, les
Colons de Katane, Condottière, Citadelles, Ra...
Avez-vous rencontrez d'autres
auteurs de LDVELH (Jackson, Livingstone, Dever, Brennan, Etc ...) ?
Steve Jackson et Ian Livingston une fois, à Paris, chez
mon éditeur. Mais ils étaient venus pour la promotion du jeu de société "Le
sorcier de la montagne de feu", dont j'ai ensuite traduit la règle. Je n'avais
pas vraiment eu le temps de discuter avec eux. J'ai aussi croisé Joe Dever lors
d'un "Games Day" à Londres, lors d'une séance de dédicaces.
Que devenez-vous actuellement ?
Avez-vous des projets ? En pratique, je gère une entreprise spécialisée dans la
communication écrite et je travaille pour l'essentiel dans le secteur de
l'informatique et des nouvelles technologies. Quant aux projets, il se pourrait
qu'ils me ramènent sur la voie de la passion. J'ai en effet, d'une part
plusieurs projets de création de jeux de société et, d'autre part, obtenu la
restitution des droits d'auteur des ouvrages que j'ai publié aux éditions
Gallimard car ceux-ci ne seront plus réimprimés. A dire vrai, je ne sais pas
encore ce que je vais en faire. A suivre...
Merci a Uldix de m'avoir
autorisé à publier cette interview.